Depuis plus de 10 ans, le service Passerelles du Festival d’Aix met au cœur de ses programmes de sensibilisation à l’opéra la rencontre avec des artistes.
Ces rencontres sont autant de découvertes musicales, que des temps d’échanges et de partages.
Au Grand Air propose une approche sensible et sensorielle de l’environnement en permettant des rencontres artistiques en espaces naturels.
Le 15 et 16 mai dernier, des publics partenaires du Service Passerelles ont été invités à participer à ce parcours.
- La classe MODAC du lycée professionnel Gambetta d’Aix en Provence
- Les élèves de MLDS (Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire) du Lycée Vauvenargues d’Aix en Provence.
- L’Atelier Relais du Collège Campra d’Aix en Provence
- Le CFA du Pays d’Aix
- Des classes de 6ème et ULIS du Collège Les Garrigues de Rogne
Tous se sont retrouvés à l’entrée de Carrières de Bibémus, exceptionnellement ouvertes pour l’occasion.
Ces anciennes carrières, qui ont fourni les pierres nécessaires à la construction des monuments de la ville de l’Antiquité au XVIIIe siècle, sont aussi celles qui ont inspiré Paul Cézanne de 1895 à 1904 : il y avait trouvé une nature, des paysages et une lumière d’exception, et il y a peint des œuvres de renommée mondiale, comme Le Rocher rouge.
Les carrières ont été léguées à la ville par le peintre George Bunker, à la condition que ce lieu soit accessible aux artistes et que son ami David Campbell, tailleur de pierre et sculpteur, puisse y habiter. Dans ce lieu, le sculpteur accueille des publics scolaires à qui il fait découvrir et pratiquer son art .
C’est donc dans une nature à la longue tradition artistique que s’est déroulé le projet Au grand air.
Pour l’occasion, 4 jeunes musiciens se sont retrouvés :
- Angela Aguareles Solsona, violoncelliste
- Hacene Zemrani, saxophoniste
- Omar Ajbabdi au gembri
- Alessandra Soro, chanteuse
Itinérant dans les carrières, suivis du public, les musiciens ont fait huit escales, pour jouer et chanter des pièces de leur composition, inspirées par les lieux.
Assister à la « balade » Au grand air, c’est assister à un processus de métamorphose, à différentes échelles.
Une métamorphose du paysage
Au fil des pas, l’espace des carrières, large et clair au départ, se referme progressivement sous les arbres, entre les roches et les parois tranchées par l’homme. Pour s’élargir à nouveau et s’ouvrir grand sur le vaste paysage lumineux de la Sainte Victoire, sorte de bouquet final.
Métamorphose de la pierre
brute, taillée ou sculptée : le promeneur peut en effet s’arrêter devant les sculptures de David Campbell essaimées ça et là dans les carrières.
Métamorphose des sensations
Les odeurs de pin cèdent la place à celles du romarin, du thym et de la terre, tandis que la fraicheur des pierres et des lieux fermés par les parois disparaît subitement à la dernière escale au soleil tiède de la saison.
Mais c’est surtout une métamorphose des auditeurs par la musique qui s’opère. Il n’y aurait qu’à comparer la première escale et la dernière pour s’en convaincre.
Les élèves présents écoutent la première pièce avec réserve, parfois même pour certains avec une réserve un peu revêche. Seule la musique s’élève, accompagnées de quelques commentaires et rires étouffés. A la dernière « escale », même lieu, mêmes musiciens, même public, même thème musical. Mais rien n’est identique pourtant.
Cette fois, tous écoutent, participent, chantent et dansent même. Le thème musical ébauché solennellement au début se déploie à présent avec une liberté et une joie partagée. Entre ces deux étapes, on a vu le jeune public s’approcher de plus en plus près des musiciens, leur parler, toucher les instruments, on les a entendus commenter « ils sont vraiment très forts ».
Si bien que même les élèves réservés et sceptiques au départ proposent à la fin leur propre voix aux auditeurs.
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Pour de la documentation : (mot de passe : augrandair23)